|
Résumé :
|
Doguicimi [13] de Paul Hazoumé, le narrateur raconte l'histoire de l'ancien royaume du Dahomey au début de la colonisation française. Il fait revivre les intrigues et les fastes de la cour du roi Ghézo. La richesse de la documentation et le souci d'exactitude ethnologique, ainsi que le cadre historique lui-même éloignent un peu ce récit du genre romanesque et en font, dans une certaine mesure, un discours du savoir historique ou ethnologique. Ce texte est aussi une réussite narrative, alliant les lois du roman historique à celles du conte. Composé du couple Doguicimi-Toffa, le récit d'amour de ces personnages principaux est scandé par les récits enchâssés, faits essentiellement de chansons, selon les lois propres au conte populaire. De ce fait, sur le plan esthétique, Doguicimi souligne qu'à l'idée spéculative des genres canoniques (roman historique ou conte), se substitue celle, plus forte, de la transgénéricité et de la transculturalité. Dans ce roman touffu (510 pages), les mécanismes du roman historique fusionnent avec ceux du conte africain dans la narration chantée d'un récit d'amour, entre un prince et une femme du peuple. En convoquant ces différents espaces du conte et du roman historique, le roman les fait dialoguer et créer ainsi un nouvel espace de convivialité entre le romancier et le lecteur.
|